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LES
NAVIGATIONS D'ULYSSE |
L'EXPÉDITION DE 2000 : | |
(to english text click here) | A la source Arethuse | |
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Sous la Roche aux Corbeaux, à mi-hauteur, une source d'eau potable jaillit, accessible à des marins abordant à l'anse gisant "sous" l'ilot Pigadi : la source Aréthuse?. |
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Cette conjonction de lieux est trop remarquable pour ne pas avoir été fixée par des noms afin d'en graver la description dans les mémoires. Premier à nous être parvenu d'après la tradition orale, le texte odysséen y pourvoit, qui fait guider Ulysse par Athéna, vers ce site, lors de son retour à Ithaque. Que le héros se rende donc chez Eumée, dit la déesse à son protégé ! Il sait bien où : "… là où paissent les porcs, près de la roche du Corbeau, sur la source Aréthuse, se nourrissant de gland salubre et buvant de l'eau noire." (Od, XIII, 404-409, J.) Du haut de la falaise, on aperçoit en bas la plage, une courte grève au fond d'une petite baie protégée des vents du nord par un îlot boisé : situation idéale pour un navire venant du sud qui viendrait là s'approvisionner en eau. Tzarambo et son équipage ont pour instructions de venir éprouver ces indications, à la suggestion même de nos Instructions Nautiques : "A I,7 M au Sud du cap Skotargia (Akra Sarakiniko), Nisi Pera Pigadi est un îlot d'une latitude de 31 m ; il est séparé de la côte par un bras de mer large de 90 m en sa partie la plus étroite, où la hauteur d'eau est de 3 à 4 m. (…). Au Sud de ce dernier se dessine Ormiskos Pera Pigadi, anse dont la côte est bordée par des profondeurs importantes. Les petits navires peuvent mouiller par des profondeurs de 5 à 10 m, dans une eau particulièrement claire, sur fond de sable, dans la partie Sud du bras de mer, ou juste au Sud de celui-ci. Dans une anse située à 300 m au SW, on peut également mouiller, par des profondeurs de 55 à 10 m ; ce mouillage est mieux abrité que le précédent des vents de NW et des rafales venant de terre." Des hauteurs, un sentier descend à la source. Mais le soir tombe, et nous devons gagner Port Vathy qui est à trois heures de marche. De là, des marins grecs abordant Ithaque par le sud-est pouvaient se mettre à l'abri de Para Pigadi (dont le nom signifie "face à la source d'en haut"), avancer jusqu'au fond de la baie dite Port Ligia, débarquer sur la plage, puis gravir le sentier montant à la source, emmarchement par emmarchement. La sente, en effet, surplombe de peu le lit d'un petit torrent dont les eaux ne coulent d'abondance que l'hiver. On voit se creuser, sous le surplomb de la falaise, des places où la roche s'enfonce quelque peu, ménageant un abri possible aux troupeaux qui viendraient là passer la nuit et qui naguère s'y pressaient encore. Homère déjà les signale : c'est là qu'après avoir offert l'hospitalité de son lit à Ulysse, Eumée vint se coucher, "… près des porcs aux dents blanches sous le Creux de la Roche, à l'abri du Borée." (Od., XIV, 532-533, B.) Des marins grecs abordant Ithaque par le sud-est pouvaient se mettre à l'abri de Para Pigadi (dont le nom signifie "face à la source d'en haut"), avancer jusqu'au fond de la baie dite Port Ligia, débarquer sur la plage, puis gravir le sentier montant à la source, emmarchement par emmarchement. La sente, en effet, surplombe de peu le lit d'un petit torrent dont les eaux ne coulent d'abondance que l'hiver. ...A mi-hauteur de la "Falaise du Corbeau", le sentier montant débouche sur un replat. Une niche y abrite une sorte de bassin naturel sommairement aménagé. Des gouttelettes d'eau sourdent des parois. Un bas muret protège la source où de rares eaux assemblées - ces "eaux noires" dont parle Homère - témoignent que la nymphe Aréthuse est toujours bien vivante, mais qu'elle ne peut en cette saison abreuver les équipages assoiffés. Des restes de maçonnerie montrent qu'à une époque indécise ces eaux ont été plus noblement captées, et qu'un nymphée a peut-être été là édifié. ![]() |
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Jean Cuisenier, Le Périple d’Ulysse, pp. 71-72 | ||||||
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