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             La 
              plaine de Troie. Au loin, un tepe, tumulus d'un héros homérique. 
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      A cette perspective 
      générale d'interprétation du texte homérique, 
      j'ajoute pour ma part deux considérations, l'une et l'autre inspirées 
      de l'histoire et de la pratique de la navigation. A suivre les travaux les 
      plus récents des archéologues et des historiens des temps 
      homériques, comme ceux de Luce, il semble que l'auteur ou les auteurs 
      des textes de l'Iliade et de l'Odyssée aient eu une 
      connaissance personnelle, ou tout au moins une connaissance très 
      précisément documentée des sites de Troie et d'Ithaque. 
      Il ne suit pas de là qu'ils aient eu une pratique personnelle des 
      routes nautiques relatives aux confins du monde hellénique, ni encore 
      moins une connaissance technique de ces routes comme pouvaient l'avoir des 
      capitaines de navires marchands ou des commandants de navires de guerre. 
      Pour des marchands et pour des militaires, le secret a du prix, la désinformation 
      aussi. Certaines routes nautiques pouvaient être parfaitement connues 
      de "professionnels" de la navigation, marchands, pirates ou guerriers, sans 
      pour autant que ces connaissances soient divulguées, sans donc que 
      l'auteur d'un poème épique en soit personnellement informé. 
      Il est donc raisonnable de penser que des navigations d'exploration, des 
      expéditions militaires et commerciales aient précédé 
      les navigations régulières s'ensuivant entre la zone centrale 
      du monde grec et ses marges, sans que les auteurs et les auditeurs des poèmes 
      homériques en aient eu la connaissance.    
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