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Saint
Jean de Rila, Icône sur bois,
XVII-XVIIIème siècle, Bulgarie
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Si un lieu
éminent, comme les montagnes de Rila (Bulgarie), est marqué
par un monastère grandiose, c'est bien en réponse à
un projet de bâtir, lequel procède d'une intention que ce projet
dissimule autant qu'il la manifeste, l'intention de retraite, comme un ermite
peut seul la façonner. Comment la légende, telle qu'elle est
fixée dans la Vie du saint, contribue-t-elle à dessiner la
perspective selon laquelle le pèlerin, à la suite du moine,
son instructeur, perçoit la montagne? Serait-ce plutôt l'image,
en l'occurrence l'icône, qui instruit cette perception, en donnant
aux monts qui entourent le monastère la configuration d'un site propre
à la confrontation entre des figures éminentes, telles que
celle d'un saint et celle d'un tzar? Mais l'icône serait-elle déchiffrable
sans la légende qui narre, par le langage des mots, les épisodes
de la rencontre fabuleuse de ce tzar et de ce saint? D'autres figures se
dissimuleraient-elles encore sous les apparences du héros de la foi
et du héros de la force?  |