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Habitation fortifiée de Neophyte Rilski. Bansko, Bulgarie.
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Avec les historiens
de l'architecture, les érudits locaux mettent l'accent sur la structure
du site, sur l'organisation des cheminements, sur l'implantation des principales
habitations, toutes entourées de hauts murs percés, comme ceux de l'église,
au voisinage des portails, de meurtrières d'où nourrir un feu de tirs croisés.
Et ils présentent cet ensemble d'habitations et de cheminements comme un
complexe agencé poiur une défense collective dissimulée. Plus : ils
font valoir que les grandes habitations, au nombre d'une quinzaine, disposées
au centre de l'agglomération, sont conçues de telle sorte qu'elles s'appuient
et se contrôlent les unes les autres. Bien plus: leur mur d'enceinte franchi,
des assaillants se trouveraient exposés à des tirs provenant de meurtrières
situées tant au rez-de-chaussée qu'à l'étage. Plus encore: l'espace intérieur
de ces grandes habitations est lui-même organisé comme une petite forteresse
adroitement dissimulée. Vus du dehors, les bâtiments qui la composent paraissent
tous de bois, sinon au rez-de-chaussée de la maison proprement dite, où
bois, torchis et maçonnerie interviennent pour des locaux de service, resserres,
magasins et écuries. L'accès au premier étage se fait par un escalier de
bois qui donne sur une vaste galerie, le tcherdak, véritable pièce de séjour
pour l'été, avec sa cheminée propre et, pour les plpus grandes habitations,
son kiosk, large espace de repos pour les hommes. Et tout cet étage de l'habitation
est bâti en bois. Mais sous ces structures, ces planchers et ces parois,
se dissimule un réduit de forte maçonnerie sur deux niveaux comportant deux
ou trois pièces, accessible seulement du premier étage, et difficilement,
par une trappe pratiquée généralement dans la chambre de l'accouchée, donnant
sur un escalier labyrinthique défendu de l'intérieur par des meurtrières.
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