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Le
chateau mythique de Dracula le vampire.
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On les voit
danser comme des lumières (m'explique M.D., de Sîrbi, Maramures,
Roumanie, en 1991), surtout le mardi soir et le samedi soir, (...), dans
la nuit. C'est très dangereux (...). Si tu les trouves sur ton
chemin, tu dois leur dire : "Viens chez moi pour me demander
la ita et la spata, la lisse et le ros. Si le lendemain
ou un jour suivant une femme vient te demander d'emprunter la ita
et la spata, c'est elle!"
La figure des strigoi se précise donc. Ils errent non seulement
dans les champs mais aussi sur les routes, à mi-chemin entre la
nature sauvage et l'habitat humain, (...) toujours entre deux mondes,
sous la forme de lumières dansant.
Et M.D. fournit la technique divinatoire pour les identifier (...). Alors,
le strigoi est contraint de ne plus se dissimuler sous la forme
d'une luciole dans la nuit. Il prend la figure d'un être humain
familier, d'une voisine, que le hasard a fait se présenter chez
vous; non pas le bon hasard qui fait de l'étranger un hôte;
mais ce mauvais hasard qui fait du voisin emprunteur un être soupçonnable
(...). Quelqu'un n'est pas strigoi par nature ou par naissance,
mais par ce qu'il fait : on n'est pas strigoi, on le devient.
Et on le devient parce qu'on endosse le personnage du sorcier, de celui
qui sait "lancer des maléfices", vraji, ou "faire
des incantations", descinta, et qui dispose d'une autorité
particulière pour articuler des "malédictions par la
parole", blezgoi. 
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