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Dans
l'attente de la bénédiction par le prêtre, la
nourriture rituelle est exposée sur la table pour le banquet
funéraire. Dobritsa, Roumanie.
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Les hiérarques
du régime qui a longtemps prévalu en Roumanie (...) mariaient
leurs enfants selon les usages de la mode et la conformité à
l'idéologie, mais enterraient leurs parents selon les rites de la
religion et les pompes de la tradition. La mort de Ceausescu lui-même,
diabolisé cependant par les media, n'a pas été sans
funérailles, comme on l'a su plus tard (Voir dans le même ouvrage
pp.422-424). L'implication active de parentèles entières dans
les funérailles d'un proche, la distribution des rôles selon
les âges, les sexes, les degrés de parenté avec le défunt
ont cependant moins retenu l'attention des érudits roumains que l'extraordinaire
déploiement du cérémonial dans les plus petits villages
et que la qualité des prestations rituelles servies au mort lors
des différentes étapes marquant sa mise en marge, sa séparation
d'avec les vivants, son agrégation enfin au monde d'outre-tombe (...).
Nombreux cependant sont les aspects des rites pratiqués qui restent
non élucidés. Plus obscurs encore demeurent les rapports que
ces rites entretiennent avec les usages de la vie familiale, les canons
des cérémonies religieuses et les fastes des célébrations
civiques. Et l'on est encore loin d'avoir compris les rapports qui transparaissent,
à travers ces rites, entre l'articulation par le langage de textes
dits, proférés, clamés ou chantés, d'une part,
l'émission de la voix, les attitudes et postures du corps, d'autre
part. Probablement est-on plus loin encore d'avoir pénétré
le sens dans lequel fonctionnent les relations entre les formules explicitées
dans les textes, les croyances exprimées par ces formules, les représentations
impliquées dans les unes et les autres, les attitudes, enfin, manifestées
par les gestuelles correspondantes. |