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L'EUROPE
COMME CULTURE
  LE CONTE, LA LÉGENDE, L'ART DE NARRER :
(to english text click here)   Du conte à la légende

 

"La Vengeance de Petar" interprétée. "La Vengeance de Petar" interprétée. "La Vengeance de Petar" interprétée.
INTRODUCTION
REGARD ETRANGER, REGARD INTERIEUR
TECHNIQUES, SAVOIRS EMPIRIQUES
TERRITOIRE ET SENS DU LIEU
PARENTE ET ORGANISATION SOCIALE
COUTUME, CEREMONIAL ET RITE
CONTE, LEGENDE, ART DE NARRER
1 Conter pour produire du sens
2 Du conte à la légende
3

Sous un conte, du mythe

4 Un conte interprété

5

Réinterprétation
EPOPEE, PROFONDEURS DE L'HISTOIRE
CE QU'ON NOMME VAMPIRE
IMAGINER ET PENSER L'AU-DELA
Tour du monastère de Xilendar,
Mont Athos.
 
Voilà mobilisés et mises en œuvre par une histoire quelques-unes des oppositions fondamentales de la culture bulgare et, avec elle, de la plupart des cultures balkaniques et d'un bon nombre de cultures méditerranéennes. On y voit, en effet, le cadet créer l'évènement, par oppostion à l'aîné engagé dans le conformisme, suivant un schéma récurrent dans nombre de sociétés européennes; l'honneur de la sœur à venger par le frère; le sanctuaire domestique souillé par le suicide de la sœur violée, ce qui rend le devoir de vengeance plus impérieux encore; le combat contre le Turc barbarisé, si différent du Maure familier de l'imaginaire occidental; le refuge trouvé au monastère; la fonction d'asile, de forteresse de la foi, de foyer de diffusion de la haute culture exercée par la Sveta Gora, la Sainte Montagne. Tous les éléments sont réunis pour faire de "La Vengeance de Petar" telle qu'elle est narrée à Bansko du Pirine, une légende à double effet : sacraliser l'habitation qui a été le lieu du drame initial par une narrativisation de son programme architectural autour d'un de ses éléments les plus caractéristiques, le tcherdak; dramatiser la vie du Père Païsij au point d'en faire un héros pour tous les Slaves balkaniques, un brave plutôt qu'un moine. Ainsi contée, la Vie du Père est à rapprocher de la Vie de saint Jean de Rila, comme celle d'un combattant pour la grandeur des Bulgares, de celle d'un compattant pour la grandeur de la foi. Mais parce que cette hagiographie populaire est plutôt celle d'un brave que celle d'un saint, cette Vie est à rapprocher surtout de la légende contant la fondation de l'église de la Trinité. Sa forme est plus exactement celle d'une "geste", d'une de ces sagas familiales et ethniques (...) qui ont pour substance la propriété familiale, la lutte tribale, la vengeance par le sang, la fidélité fraternelle, le meurtre, les femmes, mais poussés à l'énorme. Païsij de Hilendar (nom du monastère serbe du Mont Athos, où il résida souvent) ne mourra-t-il pas sans laisser de trace, en un lieu inconnu, tel un autre héros combattant plus légendaire encore, Marko fils de roi?.  page suivante
    J.C.: Les Noces de Marko, Le rite et le mythe en pays bulgare, Paris, PUF,1998, pp.84-85
   
 
 
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