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        Voilà 
      mobilisés et mises en uvre par une histoire quelques-unes des 
      oppositions fondamentales de la culture bulgare et, avec elle, de la plupart 
      des cultures balkaniques et d'un bon nombre de cultures méditerranéennes. 
      On y voit, en effet, le cadet créer l'évènement, par 
      oppostion à l'aîné engagé dans le conformisme, 
      suivant un schéma récurrent dans nombre de sociétés 
      européennes; l'honneur de la sur à venger par le frère; 
      le sanctuaire domestique souillé par le suicide de la sur violée, 
      ce qui rend le devoir de vengeance plus impérieux encore; le combat 
      contre le Turc barbarisé, si différent du Maure familier de 
      l'imaginaire occidental; le refuge trouvé au monastère; la 
      fonction d'asile, de forteresse de la foi, de foyer de diffusion de la haute 
      culture exercée par la Sveta Gora, la Sainte Montagne. Tous les éléments 
      sont réunis pour faire de "La Vengeance de Petar" telle qu'elle est 
      narrée à Bansko du Pirine, une légende à double 
      effet : sacraliser l'habitation qui a été le lieu du 
      drame initial par une narrativisation de son programme architectural autour 
      d'un de ses éléments les plus caractéristiques, le 
      tcherdak; dramatiser la vie du Père Païsij au point d'en faire 
      un héros pour tous les Slaves balkaniques, un brave plutôt 
      qu'un moine. Ainsi contée, la Vie du Père est à rapprocher 
      de la Vie de saint Jean de Rila, comme celle d'un combattant pour la grandeur 
      des Bulgares, de celle d'un compattant pour la grandeur de la foi. Mais 
      parce que cette hagiographie populaire est plutôt celle d'un brave 
      que celle d'un saint, cette Vie est à rapprocher surtout de la légende 
      contant la fondation de l'église de la Trinité. Sa forme est 
      plus exactement celle d'une "geste", d'une de ces sagas familiales 
      et ethniques (...) qui ont pour substance la propriété familiale, 
      la lutte tribale, la vengeance par le sang, la fidélité fraternelle, 
      le meurtre, les femmes, mais poussés à l'énorme. Païsij 
      de Hilendar (nom du monastère serbe du Mont Athos, où il résida 
      souvent) ne mourra-t-il pas sans laisser de trace, en un lieu inconnu, tel 
      un autre héros combattant plus légendaire encore, Marko fils 
      de roi?. 
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          | Tour 
              du monastère de Xilendar,Mont Athos.
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