L'EUROPE COMME CULTURE |
LE CONTE, LA LÉGENDE, L'ART DE NARRER : | |
(to english text click here) | Un conte interprété | |
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Le conte narrant la capture de la Fille de la Forêt une première fois interprété. Le conte narrant la capture de la Fille de la Forêt une première fois interprété. |
On ne saurait mieux développer le thème de la capture, de l'enchaînement des forces de la nature qui va jusqu'à prendre ici la forme extrême de la ligature. C'est l'homme, en effet, qui rompt les harmonies cosmiques initiales qu'expriment les équilibres naturels entre les bois et les prairies herbeuses de haute montagne : il fauche les prés d'alpage. Gardienne de la forêt et de ses abords, maîtresse de son jardin, la Fille de la Forêt s'y oppose. A cette fin, elle prodigue des signes par les voix de la nature, le "bruissement des herbes et le grondement des sources". Puis elle réagit à sa manière habituelle : en provoquant des vomissements chez son agresseur. Mais l'homme "n'a pas peur". Il passe outre et cherche à identifier l'auteur de ces avertissements jusqu'à ce qu'enfin il le découvre sous sa forme humaine : c'était la Fille de la Forêt. Il la capture alors et la soumet à la ligature. Ainsi liée (...), Fata Padurii est mise à la question et contrainte de livrer les mystères de sa science. Un pas de plus dans la captivité, et l'artifice du vieil homme la métamorphose en chienne, domestiquée et mise à l'attache. Mais c'en est trop, et c'est une femme, la vieille, qui va provoquer une suite d'évènements dans le sens inverse et conduire à une situation finale analogue à la situation initiale. Elle exige de son homme qu'il dénoue les liens qu'il a noués et mette fin à toute forme de ligature. Les métamorphoses s'accomplissent alors dans l'autre sens : la chienne redevient femme, et la femme, Fille de la Forêt, et libre. |
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J.C.: Mémoire des Carpathes, La Roumanie millénaire, un regard intérieur, Paris, Plon, Terre Humaine, 2000, pp.194-195 | ||||||