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Réduire
la forêt en cendres pour créer des prairies d'alpage.
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On ne saurait
mieux développer le thème de la capture, de l'enchaînement
des forces de la nature qui va jusqu'à prendre ici la forme extrême
de la ligature. C'est
l'homme, en effet, qui rompt les harmonies cosmiques initiales qu'expriment
les équilibres naturels entre les bois et les prairies herbeuses
de haute montagne : il fauche les prés d'alpage. Gardienne
de la forêt et de ses abords, maîtresse de son jardin, la
Fille de la Forêt s'y oppose. A cette fin, elle prodigue des signes
par les voix de la nature, le "bruissement des herbes et le grondement
des sources". Puis elle réagit à sa manière
habituelle : en provoquant des vomissements chez son agresseur. Mais
l'homme "n'a pas peur". Il passe outre et cherche à identifier
l'auteur de ces avertissements jusqu'à ce qu'enfin il le découvre
sous sa forme humaine : c'était la Fille de la Forêt.
Il la capture alors et la soumet à la ligature. Ainsi liée
(...), Fata Padurii est mise à la question et contrainte de livrer
les mystères de sa science. Un pas de plus dans la captivité,
et l'artifice du vieil homme la métamorphose en chienne, domestiquée
et mise à l'attache. Mais c'en est trop, et c'est une femme, la
vieille, qui va provoquer une suite d'évènements dans le
sens inverse et conduire à une situation finale analogue à
la situation initiale. Elle exige de son homme qu'il dénoue les
liens qu'il a noués et mette fin à toute forme de ligature.
Les métamorphoses s'accomplissent alors dans l'autre sens :
la chienne redevient femme, et la femme, Fille de la Forêt, et libre.

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