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Portrait
de Vlad Tepes, dit l'Empaleur, le Dracula historique. Gravure sur
bois, 1490 env.
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Les
Carpathes, pour moi comme pour tant d'autres, n'étaient pas seulement
dans les livres. (...). Elles étaient surtout dans les images. Des
images si fortes que j'avais à me débattre avec elles avant
toute tentative de me rendre sur les lieux, pour passer du spectacle à
la vue, et de la vue à la vie, à la vie carpathique. Du Dracula
de Bram Stoker, je ne connaissais alors, en 1971, que la puissante transcription
cinématographique de Murnau. Mieux que toutes les descriptions des
géographes, Nosferatu le Vampire imposait la vision de villes baroques,
de forêts mythiques, de torrents et de ponts, et surtout d'un chateau
médiéval perché, tel un nid d'aigle, sur un pic vertigineux.
Il n'est pas un détail du paysage, pas un trait d'architecture qui
n'ait sa valeur expressive et sa fonction symbolique. (...) Pour me libérer
des images de Murnau et des sentiments qu'elles généraient
en moi, pour m'en déprendre avant de me rendre sur le terrain, il
n'y avait qu'un moyen : les confronter avec l'ethnographie et l'histoire.
Et d'abord avec l'histoire du film. (...) Quant aux évènements
historiques auxquels le film fait implicitement référence,
par le nom du prince et par son château, les faits sont maintenant
bien établis, les lieux parfaitement identifiés. Dracula est
né en 1430 ou 1431 dans la ville fortifiée allemande de Schassburg,
que les Roumains appellent Sighisoara. (...) En cette année 1431,
Vlad Dracul reçut à Nuremberg, de l'empereur Sigismond de
Luxembourg, les insignes de chevalier de l'ordre du Dragon Renversé,
le duché d'Amlas et de Fagaras, et la confirmation de droits héréditaires
sur la principauté de Valachie. Les fils du Dragon, les Dracula,
avaient pour mission de protéger l'empire en menant la guerre contre
les Turcs. De là suit un incroyable enchaînement de campagnes,
de trahisons, d'emprisonnements, d'évasions, de retournements, de
massacres dans tous les sens, de 1436 à 1476, qui valurent à
Vlad II, fils de Dracul, le surnom de Tepes, l'Empaleur.
(POUR EN
SAVOIR PLUS, VOIR J.C. MEMOIRE DES CARPATHES). 
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