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Le
heros épique Marko en roi portant le deuil de son père
Vulkashin, fresque du portail d'entrée du monastère
de l'Archange Michel, Prilep, Macédoine.
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Les historiens
bulgares n'ont pas manqué de faire valoir, longtemps, que dans les
chants épiques recueillis en terre bulgare, Krali Marko joue généralement
le rôle d'un héros positif, défenseur de son territoire,
de sa famille, de ses alliés, de son peuple et des chrétiens
en général. Symétriquement, les historiens serbes ont
longtemps dessiné de leur Marko Kraljevic une figure ambigüe,
celle, tantôt, d'un héros négatif, vassal du sultan
turc au nom de qui il multiplie les prouesses, celle, tantôt, d'un
héros positif, d'un preux chrétien, frère d'armes des
preux serbes chantés dans les pièces du cycle de Kossovo.
Rares sont, de fait, les données certaines auxquelles font mémoire,
à leur manière, les pièces épiques recueillies
et publiées par les institutions savantes de Bulgarie et de Serbie
ainsi que les pièces épiques vivantes encore dans la tradition
orale comme celles que j'ai recueillies et enregistrées (...). Dans
la confusion des évènements de cette période (1371-1395),
le roi Marko émerge assurément comme l'un des acteurs significatifs
de la grande histoire, celle qui se joue en ces temps-là non seulement
à Prilep et à Serres, mais dans l'ensemble des Balkans, et
qui en fixe le destin pour cinq siècles. |