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Arrivée
prochaine d'une bourrasque dans les bouches de Vulcano, Iles Eoliennes.
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De
fait, il nous fallut plus d'une fois quitter, à l'incitation des marins-pêcheurs,
le mauvais port de Lipari, exposé au nord-est, par des vents de force six
ou sept Beaufort, pour nous réfugier sous le môle de Pignataro. Ou encore
quitter Lipari pour trouver abri à Vulcano, au port du Levant, en être chassés
par une bourrasque de sud-est survenant en fin d'après-midi, et déguerpir
pour le port du Ponant, lequel ne pouvait nous protéger des vents d'ouest
se levant quelques heures plus tard, et appareiller en catastrophe, en pleine
nuit et sans feux à terre, pour reprendre mouillage au port du Levant, où
ne pouvions trouver abri avec quelque continuité. Il nous fallut même, une
fois, quitter le môle de Pignataro, surencombré, vers 13 heures, pour laisser
place au trafic des bateaux de commerce, par un vent de force quatre. Et
voici qu'en pleine manuvre de dégagement des ancres, la bourrasque survint,
atteignant en quelques minutes 43 nuds, alors que nous nous élevions difficilement
au vent pour nous éloigner du môle et de la côte : l'Eole accueillant était
devenu un Eole furieux.
On comprend qu'avec des changements de vents si soudains et si brutaux,
l'art de la pronostication du temps ait occupé une grande place dans la
pensée et les soucis des marins-pêcheurs de l'archipel. Ceux-ci l'exercent
de deux manières différentes : selon qu'ils cherchent à prévoir l'arrivée
des bourrasques par le déchiffrement des nuages ou, plus généralement, selon
que ils cherchent à anticiper le temps à venir par l'observation du volcan.
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