|
|
|
|
Cachalot
émergeant des profondeurs de la mer à proximité
du bateau de l'expédition, Méditerranée occidentale.
|
|
C'est par référence
à l'image qu'ils se faisaient du monde, de ses confins et de ses gouffres,
de ses monstres et de ses dieux, qu'il faut interpréter ces navigations,
comprendre les routes nautiques que ces marins ont suivies, identifier les
amers qu'ils ont remarqués et nommés. Les travaux se sont multiplié récemment
sur la manière dont l'expérience acquise par des navigateurs comme ceux-là
était accumulée par leurs capitaines et leurs pilotes, transmise de génération
en génération, voire encodée dans des récits et des chants, avant d'être
consignée par des écrits et gravée sur des cartes. Les connaissances empiriques
des marins pêcheurs d'aujourd'hui et des anciens praticiens de la navigation
à voile gardent une bonne part de ce genre de savoirs. Leur expérience,
résumée dans les anciennes éditions des Pilotes Côtiers et des Instructions
Nautiques, offre un fil conducteur pour comprendre la raison de ces
routes. Elle éclaire le texte de l'Odyssée. Mais en retour, le chant
d'Homère leur assigne leur plus lointaine origine. A bien les prendre, Les
Navigations d'Ulysse proposent au lecteur contemporain de l'Odyssée
une approche renouvelée du monde méditerranéen. Elles font comprendre la
raison des routes nautiques sillonnant ce bassin maritime, la logique des
escales, l'alea des traversées. Elles instruisent notre regard sur les inépuisables
merveilles de la mer, de ses îles et de ses côtes.
|